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ACFEB Rhône-Alpes | Compte rendu de la rencontre du vendredi 4 avril 2014

Nous étions une petite trentaine à nous retrouver, ce vendredi après-midi 4 avril, pour notre rencontre semestrielle, autour d’Alain Gignac, exégète de l’université de Montréal, professeur de NT et de théologie fondamentale (herméneutique) qui a publié récemment un commentaire sur l’Epître aux Romains (CBNT 6 ; Paris, Cerf 2014) [cf. http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=9969].

            Dans un premier temps, il a présenté sa méthodologie du commentaire d’un texte ample et difficile, à la bibliographie plus qu’abondante : Rm est comparable à un fleuve impétueux, pas vraiment tranquille, un peu comme le Saint-Laurent, avec des paysages discursifs très variés, des changements de rythme. Paul poétise, allant d’image en image, parfois avec des incohérences. Pas de logique cartésienne ou grecque, mais pensée des métaphores, avec une grande importance donnée au langage profance.

            Alain Gignac s’est rendu attentif à l’énonciation, au jeu des pronoms pauliniens, mais aussi à la diatribe, en insistant sur les postures discursives et les personnifications. Il s’agit d’un commentaire théologique pour aujourd’hui (au contraire de celui de R. Jewett), avec une attention à la construction d’identité du chrétien, marqué par des indéterminations : au lecteur de choisir !

            Romains est ainsi une lettre de désir, une lettre performative (qui réalise par son énonciation ce qu’elle énonce), marquée par une double parénèse : 6-8 et 12-15. Rm 7 est alors lu comme dialogue entre deux « je », ce qui fait sens, dans la ligne de la diatribe. Il ne s’agit pas tant d’identifier le « je » que de suivre le parcours. Rm 12-15 est section charnière.

            Dans un deuxième temps, Alain Gignac a proposé une lecture « cubiste » de Rm 1, 18-4,25, « cubiste » en ce sens qu’elle cherche à déployer simultanément les diverses facettes des personnages présentés. C’est exprimer la pluridimensionnalité de l’homme, et a fortiori de Dieu, dont il demeure toujours une face non dévoilée. Dans ces 4 chapitres, on peut distinguer sept discours successifs sur la justice de Dieu, dont aucun n’est privilégié, mais qui se critiquent les uns les autres.

Un temps nourri de question a suivi ce bel exposé, permettant d’abord de mieux saisir les choix méthodologiques, et leurs implications théologiques, avant d’interroger tel ou tel point exégétique.

Après des nouvelles de l’avancement du congrès, et la présentation en exclusivité du tract du congrès, qui est à l’impression ces jours-ci, on a présenté des sites bibliques :

-          http://biblehub.com/ permet l’accès à beaucoup d’outils, comme un interlinéaire grec ou hébreu, de nombreuses versions bibliques, des cartes, etc.

-          http://biblemapper.com/, offre un programme de cartographie biblique dont la version 3 est gratuite et qui permet de créer des cartes de l’Orient Ancien et de la Méditerranée.

-          Matthieu Richelle, bibliste évangélique vétérotestamentaire enseignant à Vaux-sur-Seine a son propre site (http://matthieurichelle.wix.com/site )

-          et bien sûr, le portail de liens bibliques mis en place sur le site de l’ACFEB : http://www.netvibes.com/bible-portal#Accueil.

Dans le moment consacré à la pastorale biblique, divers membres du groupe régional ont pu rapporter leurs expériences, et les moyens employés. Si beaucoup utilisent principalement des documents de texte, avec le choix d’une traduction unique de la bible proposée aux participants, d’autres emploient aussi des ressources audio-visuelles. Des réseaux de groupes bibliques existent, avec le défi pour les animateurs de trouver un positionnement entre position d’enseignant doté d’un savoir à transmettre au groupe et position d’animateur à l’écoute de ce qui jaillit du groupe.

Alain Decorzant a évoqué l’Atelier Œcuménique de Théologie de Genève (http://www.aotge.ch ), qui existe depuis plus de 40 ans, dans un enracinement œcuménique fort et avec une attention aux temps d’appropriation, et Bruno de Gabory le parcours Mess’Aje (http://www.seuilsdelafoi.org/messaje ), qui emploie une pédagogie de montages audio-visuels, pour conduire les participants à travers divers « seuils de la foi ».

Jean-Pierre Sternberger, bibliste régional de l’EPUF (http://www.eglise-protestante-unie-car.org/ouvrir-bible/animer.html ), a rapporté son expérience de parcours proposés à des groupes bibliques dans l’ensemble de la région Rhône-Alpes, le thème de cette année étant sur la fraternité. Bertrand Pinçon, sur la paroisse de la Guillotière, a parlé des « groupes de la Parole », qui existent depuis une dizaine d’années pour permettre des rencontres en fraternité où vivre une expérience de foi autour de la bible. Les fiches d’animation sont sur le site de la paroisse de la Guillotière (http://www.paroisses-guillotiere.fr/spip.php?rubrique2 ). Michel Quesnel a parlé du sanctuaire Saint-Bonaventure (http://www.saintbonaventure-lyon.catholique.fr/ ), où cours et ateliers sont distingués, mais il n’y a pas d’inscription : vient qui veut. Parmi les propositions, les bibliques sont celles qui attirent le plus de monde. D’autres expériences pastorales, plus ou moins faciles, ont aussi été partagées.

            Après notre congrès lyonnais (1er au 4 septembre), veuillez noter les dates de nos rencontres de l’an prochain: le vendredi 28 novembre 2014 et le vendredi 27 février 2015, de 14h à 18h, comme d’habitude à sur le campus Bellecour de l’Université Catholique de Lyon, dans sa dernière année de fonctionnement avant le grand déménagement vers la place Carnot à la rentrée 2015.