Samedi 13 mars 2010 : sites et outils informatiques pour le bibliste.
P. de Martin de Viviès a présenté un outil bibliographique appelé Zotero, qui se présente sous la forme d'un module additionnel pour le navigateur internet (Mozilla) Firefox. Il permet de récupérer sur beaucoup de sites (p.ex. http://www.worldcat.org) des fiches bibliographiques complètes et d'insérer après dans un traitement de texte (Microsoft Word ou Open Office) ces citations sous un format adapté.
On trouvera ce module à l'adresse http://www.zotero.org/download/zotero-2.0.1.xpi ainsi que ses auxiliaires pour Word ou Openoffice respectivement aux adresses http://www.zotero.org/download/integration/Zotero-WinWord-Plugin-3.0a3.xpi et http://www.zotero.org/download/integration/Zotero-OpenOffice-Plugin-3.0a7.xpi
C. Dieterlé a présenté le site http://www.animationbiblique.org, qui propose de très nombreuses animations bibliques, de longueurs et de modalités très variables, qui toutes ont été réellement proposées par les biblistes de l'Eglise Réformée de France. Il vaut la peine d'y faire un tour !
F. Lestang a proposé un document signalant divers sites en lien avec la Bible.
I. Carlier a présenté le site Art & Bible (http://www.artbible.net/) qui propose une riche iconographie classée par péricope et par période. La question des droits d'auteur n'est pas tout à fait claire.
Ph. Abadie a présenté un DVD de photographies de très haute qualité couvrant l'ensemble de l'archéologie aux époques et aux lieux mentionnés dans la Bible.
Vendredi 15 octobre 2010 : Pistis Christou, livres récents, Qumran
Après un tour de table qui a permis d’accueillir dans le groupe Rhône-Alpes nos collègues Yohanan Goldman (Fribourg) et François-Dominique Charles (Grenoble), François Lestang a exposé les éléments du débat concernant la traduction de l’expression pistis Christou, en particulier en Gal 2,16. Sa conclusion est qu’aucun argument lexical ou grammatical n’est en soi suffisant, mais que l’on retrouve ici une question plus large de théologie paulinienne, à savoir celle de son « centre » : est-ce la justification par la foi seule (ce qui entraine à choisir comme traduction : « foi en Christ ») ou est-ce la participation au Christ (ce qui pourrait amener à traduire par : « fidélité, fiabilité ou foi du Christ ») ? Un débat nourri a suivi l’exposé, montrant l’intérêt du point soulevé.
En deuxième partie d’après-midi, Marie-Hélène Robert, docteur en théologie et enseignante de la faculté de théologie de Lyon, nous a présenté deux ouvrages récents qu’elle a codirigé ou écrit :
- Association Francophone Œcuménique de Missiologie, Figures bibliques de la mission, préface de Philippe Abadie(Lectio Divina 234 ; Paris, Cerf 2010) ;
- Marie-Hélène Robert, Israël dans la mission chrétienne. Lectures de Romains 9-11, préface de Jean-Pierre Lémonon(Lectio Divina 239 ; Paris, Cerf 2010).
On en retiendra d’une part l’appel lancé pour que des biblistes s’intéressent à nouveau à la mission dans l’Ecriture, dans un contexte œcuménique, ce qui ne peut que concerner des membres de l’ACFEB, et d’autre part la question de la spécificité d’Israël pour la mission chrétienne, avec en particulier le concept de complémentarité. Les lectures de Rm 9-11 proposées sont, après celle strictement biblique de l’auteur, prises au long des siècles chez les Pères, Saint Thomas, les Réformateurs, Karl Barth ; c’est un beau parcours qui nous est proposé là, et qui interroge la compréhension actuelle des églises chrétiennes dans leur attitude vis-à-vis du peuple juif.
Pierre de Martin de Viviès a poursuivi notre rencontre par un exposé des questions actuelles liées à l’interprétation (1) du site de Qumran, (2) des rouleaux retrouvés à proximité même du site et (3) de la littérature ancienne sur les esséniens. S’il convient de renoncer à l’hypothèse d’un « monastère essénien », chère au père de Vaux et toujours illustrée par le film qui accueille les visiteurs sur le site, nombreuses sont les lectures des archéologues, mettant (ou pas) en relation ces trois éléments, qui forment le « triangle essénien ». C’est ainsi que la stratigraphie du père de Vaux est remise en cause, ainsi que l’interprétation du système hydraulique et du cimetière. Des lectures alternatives voient aujourd’hui à Qumran une fabrique de manuscrits, un centre de purification rituelle, une villa rustica, un établissement agricole fortifié, une auberge, une forteresse, un centre de céramique. Quant au lien entre le site et les manuscrits, on a proposé que ces derniers aient une origine sadducéenne ou hiérosolymitaine. A moins que l’on ne suive l’école de Groningen pour voir dans les habitants de Qumran un groupe schismatique au sein de l’essénisme. Comme on le voit, les hypothèses de lecture sont nombreuses. Un bon débat a suivi l’exposé.
